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Chez Sorbon
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2 octobre 2008

Séraphine

    C'est par un article dans Studio que j'ai découvert l'existence de ce film. Une critique très bonne qui vaut à ce film d'être le coup de cœur du magazine de cinéma (qui a mon grand désespoir va fusionner en 2009 avec Ciné Live). Un film sur une peintre assez peu connu du grand public : Séraphine Louis ou Séraphine de Senlis. La critique me donnait envie d'aller le voir pour la performance de Yolande Moreau, que pour le lieu où il se déroulait Senlis. Ma seule crainte était que le film allait être diffusé dans un réseau de salle très restreint.

C'est donc avec grande surprise que j'ai reçu la semaine dernière une invitation de la mairie de Lagny a assister à la projection au Cinq (cinéma que j'apprécie énormément ) du film. Le film raconte la vie de Séraphine Louis, femme de ménage et peintre à Senlis, dévote et un peu illuminée. Mais peintre fantasque, représentante de l'art naïf, peignant fleurs et fruits.

Un film qui m'a plu, tant par la simplicité de la réalisation que par le travail des des deux acteurs, Yolande Moreau en tête. Martin Provost, réalisateur du film, nous amène dans l'univers de cette artiste par une série d'anecdotes, de bout de vie, qui sont filmés en plan fixe, et dont les transitions sont faites par le noir. Tel un peintre qui dessine au fur et à mesure son tableau, il nous dresse le portrait de la complexe personnalité. On peut cependant reprocher à cette réalisation, le manque de rythme, qui entraine quelques longueurs, mais sans plus. Cependant, le film est très clair suivant une trame toute chronologique, contrairement à une certaine mode dans les biopics qui consiste à déconstruire la chronologie, comme avec la Môme.
Le film ne nous donne pas dès le début toutes les clefs du film, mais nous les laisse les découvrir au fur et à mesure. On n'apprend ainsi pas tout de suite que Séraphine est peintre. Le réalisateur cherche sans doute à nous montrer la complexité du personnage qui se cachait pour peindre.

Mais, plus que le film en lui même , c'est bien la performance des deux acteurs qui fait de ce film, un très bon film. UlrichUlrich Tukur, compose un collectionneur d'art qui découvre Séraphine, tout en retenue, même lors de moments d'énervement face aux "folies" financières de sa protégé. Mais, c'est Yolande Moreau, qui dans le rôle titre, illumine le film. Le réalisateur a confié que si l'actrice, passée par Les Deschiens et césarisée pour "Quand la mer monte", n'avait pas acceptée le rôle, le film ne se serait sans doute pas fait. Sa composition, est en effet, exceptionnelle, traduisant aussi bien le côté naïf du personnage, que son génie auquel, dans un premier temps, elle ne croit pas.

C'est donc un film touchant qui vous ferra découvrir cette artiste méconnue, mais qui connaîtra peut-être grâce à ce film et à l'exposition qui lui est consacrée une reconnaissance tardive.

PS : Content que ce film ait reçu autant de récompenses. Content que le César de Yolande Moreau pour "Quand la mer monte" ait trouvé un jumeau. Pourvu que les E.T. l'accueillent à bras ouverts.

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